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Désir et préférences (Antony DE MELLO) (suite 2)

Le désir, pas la préférence (Anthony DE MELLO) (suite 2)


Parlons par exemple de l’illusion, de l’erreur de jugement qui consiste à croire qu’en changeant le monde extérieur vous changerez. Vous ne changerez pas si vous vous contentez de changer votre monde extérieur; vous ne changerez pas en changeant de métier, de conjoint, de maison, de gourou ou de religion. Croire cela équivaut à croire que l’on change d’écriture en changeant de crayon. Ou que l’on modifie sa capacité de réfléchir en changeant de chapeau. Ces choses-là ne changent rien à ce que vous êtes. Et pourtant la plupart des gens gaspillent toute leur énergie à réaménager leur monde extérieur selon leurs changements de goûts. Ils y arrivent parfois - pour cinq minutes - et ont ainsi un petit répit, mais ils restent tendus néanmoins, car pendant ce temps-là la vie continue à s’écouler, la vie continue à changer.
Si vous voulez vivre, vous ne devez pas vous attendre à disposer d’un abri permanent. Vous ne devez pas espérer trouver un endroit où reposer votre tête. Vous devez suivre le flot de la vie. Le grand Confucius disait : “Celui qui connaîtra un bonheur constant sera celui qui ne cessera de changer.” Le flot de la vie. Mais nous cessons de regarder en arrière, n’est-ce pas ? Nous nous accrochons aussi bien au passé qu’au présent. “Quand on a commencé à labourer, on ne peut plus regarder en arrière.” Vous voulez écouter une mélodie ? Vous voulez écouter une symphonie ? Ne vous accrochez pas aux premières mesures. Ne vous accrochez pas à quelques notes. Laissez-les passer, laissez-les couler. Le plaisir que l’on ressent à l’écoute d’une symphonie n’est complet que si l’on est disposé à laisser s’écouler les notes. Mais vous vous laissez prendre par une ligne musicale et criez à l’orchestre : “Recommencez à jouer ce passage, ne jouez que cela !” Et il n’y a plus de symphonie !
Connaissez-vous les contes de Nasr-ed-Din, le vieux mollah ? C’est un personnage légendaire que les Grecs, les Turcs et les Perses revendiquent comme étant l’un des leurs. Il dispensait son enseignement sous forme d’histoires, souvent amusantes. Et le héros était toujours Nasr-ed-Din en personne. Le vieil homme gratte un jour sa guitare, s’obstinant à ne jouer qu’une note. Petit à petit, les curieux se rassemblent autour de lui (cela se passe sur la place du marché) et l’un des hommes qui s’est assis pour l’écouter lui dit : “C’est une bien jolie note que tu joues là, Mollah, mais pourquoi ne varierais-tu pas un peu, comme le font les autres musiciens ?
  • Ces imbéciles, répond Nasr-ed-Din, cherchent la note juste. Moi, je l’ai trouvée.”
(“Quand la conscience s’éveille”, pages 139 à 141).


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